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Cocteau : Le précurseur trans-disciplinaire


«  Les succès viennent après les controverses » tel est la philosophie de Jean Cocteau. Dans ce troisième volet sur le thème de château, l’exposition se dit « vivante » en privilégiant un cohérence artistique plutôt qu’un ordre chronologique.

Cette accroche commence dès l’entrée dans la bastion, par de nombreux arlequins dessinés à la pastel. Signe que nous ne sommes pas sur la tragédie de Cocteau mais bien sur la satire due à son affection toute particulière pour le cirque.

Tout se passe ensuite à l’étage de la citadelle. Vous pourrez contempler dans les escaliers, 6 dessins complètement inédits datés de 1963, quelques mois avant sa mort comme un retour en enfance.

Arrivé à l’étage la première chose qui attire l’œil est un pan du couloir avec de nombreux clichés, dessins et affiches de la célèbre oeuvre théâtrale «  Parade » pièce qui l’a propulsé sur le devant de la scène.
Lorsque Cocteau l’écrivait son objectif n’était pas de faire une belle pièce de théâtre mais de créé un scandale.
Deux salles, côte à côte rendent hommage au « musical » et à son amitié sans faille aux dames. Baker, Solidor, Mistinguette, Oswald, Dietrich pour la première salle. Piaf et Bovy pour la deuxième. Lors de sa vingtaine, Cocteau fréquente souvent le monde de la nuit parisienne, les cabarets entre autre. C’est dans ce contexte qu’il va rencontrer dans un premier temps puis se lié d’amitié avec toute ses stars. La première salle est remplie de clichés et esquisses avec tous ses amis. Il est important de noter que de nombreuses oeuvres présentent dans ce lieu ont été prêtés par le peintre Yves Brayer. Hommage à Edith Piaf et à Berthe Bovy pour leur collaboration avec le poète dans le bel indifférent et la voix humaine. Une deuxième salle qui plonge dans une ambiance assez spéciale qui ressemble bien aux deux pièces évoquées. Ce sont deux monologues ou les femmes cherchent désespérément l’attention de leur mari. Deux scènes lourdement critiquées car de nombreux « illuminés » de l’époque sont lourdement homophobes. Les pièces sont prises pour des métaphores de la vie de Cocteau. Au centre de l’étage, des ilots, 4 précisément, présentent des pièces qui lui sont chère tel que « les parents terribles ou les monstres sacrés » qui retracent des passages de la vie de l’auteur avec comme joueuse principale Yvone de Bray largement mise à l’honneur dans ses représentations. Enfin pour conclure cette magnifique exposition, le dernier couloir se veut décontracté. Il présente donc des illustrations de pièces dites « farce et attrape » se rapprochant plus du cirque que du théâtre avec pour point d’honneur « Le boeuf sur le toit ». Peu de dialogue si ce n’est aucun et de nombreux tours pour amuser la galerie. L’accrochage se termine comme il a commencé par le cirque, la farce, la pitrerie. Le bastion est un endroit exceptionnel pour ce genre d’exposition car il donne une impression d’être dans la vie de la personne présentée, il est là et nous suis dans notre apprentissage et notre découverte de sa vie. Il est possible de venir admirer toute les oeuvres de Cocteau que ce soit des dessins, photos, vidéos, audios, clichés etc. Jusqu’au 18 novembre au Musée Cocteau à Menton.

Baptiste Hay Lemétais